Sucre
Selon Bruxelles, les "slogans" d'Oxfam ne peuvent régler le problème
par AFPil y a 21 ans2 min de lecture
BRUXELLES, 14 avril 2004 - La Commission européenne rejoint Oxfam pour juger nécessaire une réforme du marché du sucre mais estime que les "slogans simples" de l'ONG britannique ne suffiront pas à résoudre un problème autrement plus "complexe", a affirmé mercredi un porte-parole de l'exécutif européen.
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"Politiquement il n'y a aucune différence entre le point de vue d'Oxfam et celui de la Commission européenne", sur la nécessité d'une réforme du dispositif actuel de subventions de l'UE à ses producteurs, a estimé Gregor Kreuzhuber, porte-parole du commissaire à l'Agriculture Franz Fischler.
"Les slogans d'Oxfam de suffisent pas pour résoudre des problèmes qui malheureusement sont plus complexes... Il n'y a pas de solution simple", a-t-il néanmoins ajouté. Dans un rapport publié mercredi, Oxfam a accusé les producteurs de sucre de l'UE de profiter de prix garantis pour s'enrichir en produisant plus que nécessaire, déstabilisant ainsi les cours sur les marchés mondiaux.
"Une libéralisation totale du marché du sucre n'aiderait pas nécessairement tous les pays en développement et surtout les plus faibles, car ils ne sont pas compétitifs face aux très grands exportateurs comme le Brésil", a argué M. Kreuzhuber. "Ce que l'UE et la Commission ne peuvent accepter, c'est que l'on critique seulement les Européens alors que tout le monde sait qu'il n'y a aucun pays producteur dans le monde qui soit en mesure de vendre le sucre à un prix compétitif sans des mesures de soutien", a-t-il ajouté.
Selon lui, les accusations de dumping contre l'UE ne sont pas étayées par les chiffres puisque "les exportations européennes vers les pays tiers n'ont pas augmenté mais diminué", alors que "des exportateurs puissants comme le Bresil ont augmenté leurs exportations" de sucre. M. Kreuzhuber a rappelé que Bruxelles ferait cette année une proposition de réforme du secteur en Europe. "Il est parfaitement clair qu'il ne sera pas facile d'avoir un compromis entre les 25 Etats membres (de l'UE élargie) mais la Commission va lutter pour une réforme", a-t-il déclaré.